Mordre la ligne blanche à pleines dents
Le propos qui suit va certainement paraitre complétement saugrenu ou non avenu à certaines d'entre vous.
Alors, je vous rappelle que je travaille dans un univers créatif qui se débat pour vivre, qui a l'obligation de toujours innover et qui est affaibli par la copie.
En cherchant un article dans un magasin Flaille (j'écris la plupart des noms de marque en phonétique afin de ne pas leur faire une pub supplémentaire dans les moteurs de recherche) je suis tombée sur un carton ouvert, contenant des articles de la collection de la rentrée. Mon regard s'est arrêté sur une guirlande de fanions triangulaires en tissus imprimés (huit dans mon souvenir et de tissus différents) reliés par un biais cousu... un classique de blogueuse.
J'ai tout d'abord souri un peu jaune, une taupe, un espion, une traitresse ? (mes premières réactions négatives sont généralement très exagérées).
- Non, sans doute le travail normal de veille que se doit de faire toute marque ou agence de tendance.
La blogosphère créative française est une mine d'idées pour la grande distribution, à ce jour, je n'en connais pas d'aussi riche... à disposition et gratuite.
Depuis le début de l'année je me suis faite un pari à moi-même : cet hiver le jaune moutarde sera à la mode, je le vois sur vos blogs, les éditeurs de laine ont déjà amorcé le mouvement, le Capel gold est réédité et première confirmation pour moi : la collection d'hiver Peutibato propose 3 couleurs de sweat : gris clair, rouge clair... et ... jaune moutarde !
Bref, je prends une de ces guirlandes pour en regarder la finition quand je tombe sur son étiquette, le produit porte un nom, ce qui n'est pas habituel pour les petits produits Flaille :
LIBERTY
et là j'ai pensé : "il y a des baffes qui se perdent,
une telle volonté de récupération est pitoyable".
C'est tellement débile que c'en est presque risible.
Quelques jours plus tard,
j'avais donné rendez-vous à une charmante nouvelle PDG (dont je vous reparlerai bientôt)
devant la vitrine du magasin Quati-mini de Nantes
et là.... nouvelle grimace en découvrant sur une robe, un imprimé qui est très ouvertement inspiré du Wiltshire
(malheureusement je n'ai pas pu le prendre en photo)
et que Quati-mini appelle "imprimé liberty" (sans la majuscule)
J'ignore si Liberty est au courant, moi à leur place je m'apprécierais pas
ce qui m'agace d'autant plus que j'admire cette marque si créative
avec du jaune moutarde aussi d'ailleurs (mais chez eux c'est plus habituel)
L'ennui lorsque le nom de sa marque est aussi un mot commun
c'est que l'on ne peut pas se protéger contre son utilisation par d'autres.
Liberty ne peut rien faire contre un "imprimé liberty" ou une guirlande "LIBERTY".
Un cruel exemple de "liberté"... non ?